Bonjour, je dois ecrire une expression ecrite en une vingtaine de ligne, je dois racontez avec humour une betise commise dans mon enfance. Le recit doit avoir
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xxangelina410
Question
Bonjour, je dois ecrire une expression ecrite en une vingtaine de ligne, je dois racontez avec humour une betise commise dans mon enfance. Le recit doit avoir la forme d'une autobiographie. Aider moi svp!!!
1 Réponse
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1. Réponse ninamarville45
Agé de cinq ou six ans, je fus victime d'une agression. Je veux dire
que je subis dans la gorge une opération qui consista à m'enlever des végéta-
tions; l'intervention eut lieu d'une manière très brutale sans que je fusse
anesthésié. Mes parents avaient d'abord commis la faute de m'emmener
chez le chirurgien sans me dire où ils me conduisaient. Si mes souvenirs sont
justes, je m'imaginais que nous allions au cirque; j'étais donc très loin de
prévoir le tour sinistre que me réservaient le vieux médecin de la famille, qui
assistait le chirurgien, et ce dernier lui-même. Cela se déroula, point pour
point, ainsi qu'un coup monté et j'eus le sentiment qu'on m'avait attiré dans
un abominable guet-apens. Voici comment les choses se passèrent : laissant
mes parents dans le salon d'attente, le vieux médecin m'amena jusqu'au chi-
rurgien, qui se tenait dans une autre pièce en grande barbe noire et blouse
blanche (telle est, du moins, l'image d'ogre que j'en ai gardée); j'aperçus des
instruments tranchants et sans doute eus-je l'air effrayé car, me prenant sur
ses genoux, le vieux médecin dit pour me rassurer : « Viens, mon petit coco !
On va jouer à faire la cuisine. » A partir de ce moment je ne me souviens de
rien, sinon de l'attaque soudaine du chirurgien qui plongea un outil dans ma
gorge, de la douleur que je ressentis et du cri de bête qu'on éventre que je
poussai. Ma mère, qui m'entendit d'à côté, fut effarée.
Dans le fiacre qui nous ramena je ne dis pas un mot; le choc avait été si
violent que pendant vingt-quatre heures il fut impossible de m'arracher une
parole; ma mère, complètement désorientée, se demandait si je n'étais pas
devenu muet. Tout ce que je me rappelle de la période qui suivit immédiate-
ment l'opération, c'est le retour en nacre, les vaines tentatives de mes
parents pour me faire parler puis, à la maison : ma mère me tenant dans ses
bras devant la cheminée du salon, les sorbets qu'on me faisait avaler, le sang
qu'à diverses reprises je dégurgitai et qui se confondait pour moi avec la cou-
leur fraise des sorbets.
Ce souvenir est, je crois, le plus pénible de mes souvenirs d'enfance.
Non seulement je ne comprenais pas que l'on m'eût fait si mal, mais j'avais
la notion d'une duperie, d'un piège, d'une perfidie atroce de la part des
adultes, qui ne m'avaient amadoué que pour se livrer sur ma personne à la
plus sauvage agression. Toute ma représentation de la vie en est restée mar-
quée : le monde, plein de chausse-trapes, n'est qu'une vaste prison ou salle
de chirurgie ; je ne suis sur terre que pour devenir chair à médecins, chair à
canons, chair à cercueil ; comme la promesse fallacieuse3 de m'emmener au
cirque ou de jouer à faire la cuisine, tout ce qui peut m'arriver d'agréable en
attendant n'est qu'un leurre, une façon de me dorer la pilule pour me
conduire plus sûrement à l'abattoir où, tôt ou tard, je dois être mené. ☺