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Question

Bonjour, je dois ecrire une expression ecrite en une vingtaine de ligne, je dois racontez avec humour une betise commise dans mon enfance. Le recit doit avoir la forme d'une autobiographie. Aider moi svp!!!

1 Réponse


  • Agé de cinq ou six ans, je fus victime d'une agression. Je veux dire
    que je subis dans la gorge une opération qui consista à m'enlever des végéta-
    tions; l'intervention eut lieu d'une manière très brutale sans que je fusse
    anesthésié. Mes parents avaient d'abord commis la faute de m'emmener
    chez le chirurgien sans me dire où ils me conduisaient. Si mes souvenirs sont
    justes, je m'imaginais que nous allions au cirque; j'étais donc très loin de
    prévoir le tour sinistre que me réservaient le vieux médecin de la famille, qui
    assistait le chirurgien, et ce dernier lui-même. Cela se déroula, point pour
    point, ainsi qu'un coup monté et j'eus le sentiment qu'on m'avait attiré dans
    un abominable guet-apens. Voici comment les choses se passèrent : laissant
    mes parents dans le salon d'attente, le vieux médecin m'amena jusqu'au chi-
    rurgien, qui se tenait dans une autre pièce en grande barbe noire et blouse
    blanche (telle est, du moins, l'image d'ogre que j'en ai gardée); j'aperçus des
    instruments tranchants et sans doute eus-je l'air effrayé car, me prenant sur
    ses genoux, le vieux médecin dit pour me rassurer : « Viens, mon petit coco !
    On va jouer à faire la cuisine. » A partir de ce moment je ne me souviens de
    rien, sinon de l'attaque soudaine du chirurgien qui plongea un outil dans ma
    gorge, de la douleur que je ressentis et du cri de bête qu'on éventre que je
    poussai. Ma mère, qui m'entendit d'à côté, fut effarée.
    Dans le fiacre qui nous ramena je ne dis pas un mot; le choc avait été si
    violent que pendant vingt-quatre heures il fut impossible de m'arracher une
    parole; ma mère, complètement désorientée, se demandait si je n'étais pas
    devenu muet. Tout ce que je me rappelle de la période qui suivit immédiate-
    ment l'opération, c'est le retour en nacre, les vaines tentatives de mes
    parents pour me faire parler puis, à la maison : ma mère me tenant dans ses
    bras devant la cheminée du salon, les sorbets qu'on me faisait avaler, le sang
    qu'à diverses reprises je dégurgitai et qui se confondait pour moi avec la cou-
    leur fraise des sorbets.
    Ce souvenir est, je crois, le plus pénible de mes souvenirs d'enfance.
    Non seulement je ne comprenais pas que l'on m'eût fait si mal, mais j'avais
    la notion d'une duperie, d'un piège, d'une perfidie atroce de la part des
    adultes, qui ne m'avaient amadoué que pour se livrer sur ma personne à la
    plus sauvage agression. Toute ma représentation de la vie en est restée mar-
    quée : le monde, plein de chausse-trapes, n'est qu'une vaste prison ou salle
    de chirurgie ; je ne suis sur terre que pour devenir chair à médecins, chair à
    canons, chair à cercueil ; comme la promesse fallacieuse3 de m'emmener au
    cirque ou de jouer à faire la cuisine, tout ce qui peut m'arriver d'agréable en
    attendant n'est qu'un leurre, une façon de me dorer la pilule pour me
    conduire plus sûrement à l'abattoir où, tôt ou tard, je dois être mené. ☺

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